Pierre Lardinois

Mon cher Pierre,Vendredi dernier, à notre grande surprise, tu faisais partie de la liste des absents à notre 835^e réunion statutaire et à notre AG alors que tu as toujours été en tête sur la liste des présences et même classé hors catégorie pour le nombre de tes sorties hors club !

Pierre absent ! Pierre Lardinois n’est pas là ! « C’est qui « gnia todi one saqwè qui n'va nin" aurait dit avec humour Jean-Michel de Beyne-Heusay, à un détail près : c’est que ton absence n’a fait rire personne. Nous savions tous que ta santé nete permettait pas de nous rejoindre pour passer ensemble une agréable soirée. Si tu avais été là nous aurions été les derniers, les jeunes du club, à quitter le restaurant, comme d’habitude.

Oui, Pierre, nous étions très inquiets depuis le premier août lorsque tu nous as fait part de l’arrêt de ce lourd traitement devenu aussi inutile qu’insupportable : une décision médicale sans appel que tu as acceptée sereinement avec une attitude probablement plus stoïque que celle du médecin t’annonçant ce verdict et abordant, par la même occasion, le sujet des soins palliatifs !

Si je devais résumer par un nom cette trop courte période que nous avons passée avec toi dans notre club je choisirais le mot « surprise »

Jeune président à l’époque, je reçus une lettre de mos amis de Gembloux m’expliquant qu’un de leurs membres demandait son transfert chez nous. En compagnie d’Hubert et de Pierre Duquesne, nous nous sommes rendus aux 3 clés et l’image de je garde de cette première rencontre est une personne souriante, Monsieur Pierre Lardinois, dégustant une Duvel au bar du restaurant. Indépendamment de ta carrière professionnelle que j’ignorais à l’époque, le courant a bien passé. Ton arrivée à Sambreville Jemeppe sur Sambre fut vraiment une très bonne surprise : Kiwanien dans l’âme, ancien président, secrétaire, trésorier, lieutenant-gouverneur, j’ai parfois l’impression que nos amis de Gembloux regrettent encore ce transfert. Te souviens-tu de leur visite chez nous ? J’avais l’impression qu’ils voulaient t’exfiltrer. Ils sont repartis bredouilles. C’est du moins ce que nous pensions jusqu’à la réunion statutaire suivante en constatant que la cloche du club avait disparu mais nous ignorions à l’époque qu’ils étaient coupables avec préméditation. Nous leur avons trouvé des circonstances atténuantes : nos amis de Gembloux venaient de perdre un Kiwanien hors pair. Quelle bonne surprise pour notre club. Il ne fallut pas attendre longtemps pour le constater.

Mercredi dernier, fut pour nous tous une très mauvaise surprise. Tu es parti rejoindre Baudoin et tous nos chers disparus.

Françoise m’a dit que tu buvais un Orval avec Baudouin en donnant des nouvelles du Kiwanis et je pense que pour la deuxième tournée avec Maurice tu as choisi de la Duvel.

Ton dernier transfert, mon cher Pierre, nous ne l’attendions pas de sitôt. Ce fut la plus mauvaise surprise pour tes amis mais notre attitude est égoïste si nous nous focalisons sur ton départ.

Nous avions prévu de retourner dans les magnifiques vallées du Tyrol, de repartir survoler la Champagne Ardenne, de découvrir quelques single malt.

Revenons un peu, si tu le veux bien sur le Quarantième anniversaire de notre club et sur le PowerPoint que tu as réalisé pour retracer toutes ces belles années de notre club. Je devrais dire le quarante deuxième anniversaire car les heures que tu as passées pour ce PP ressemblaient à un marathon. Malgré les problèmes informatiques que tu as rencontrés, les réunions de comité pour préparer cet anniversaire, tu es parvenu à donner à cette cérémonie une dimension supplémentaire empreinte de nostalgie et de beaux souvenirs.

La dernière fois que tu as revu tes amis à notre fondue chinoise, nous avons constaté que ta santé s’était considérablement dégradée. Albin t’a demandé « comment vas-tu ? » Tu as répondu « ça ne vas mais je ne suis pas ici pour parler de mes problèmes de santé. »

Ces problèmes de sante c’est à Maillen que tu les oubliais, dans le calme de l’aéroclub, dans ces moments privilégiés ou tu venais voir les avions. Cette porte ouverte sur ce monde de la troisième dimension t’apportait un peu d’apaisement, de bien être, de paix intérieure, de rêverie. A mon retour de Schaffen, je t’ai vu serein et nous avons encore passé de bon moments ensemble, un peu comme si le temps s’arrêtait en te permettant de te détacher de ce fardeau que tu portais si courageusement. De cette troisième dimension à laquelle tu accédais si facilement et avec tellement de bonheur, tu es passé dans une tout autre dimension où le temps et l’espace se confondent, où les souffrances s’effacent, où plaisir des retrouvailles font de ce dernier transfert une merveilleuse expérience !

Jean d’Ormesson ne t’en voudra pas si je lis pour toi ces belles phrases que tu aimais tant

Haut du formulaire

Le train de ma vie

“À la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents.

Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous.

Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage…

Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.

Et elles seront importantes : notre fratrie, nos amis, nos enfants, même l’amour de notre vie.

Beaucoup démissionneront (même éventuellement l’amour de notre vie), et laisseront un vide plus ou moins grand.

D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.

Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au revoir et d’adieux.

Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.

On ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons.

Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que de beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage.

Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.

Aussi, merci d’être un des passagers de mon train.

Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec vous.

Je veux dire à chaque personne qui lira ce texte que je vous remercie d’être dans ma vie et de voyager dans mon train.”

Pierre, mon ami, notre ami, nous te remercions d’avoir été dans notre vie, dans notre train. Merci pour les beaux souvenirs que tu laisses à ceux qui, sans toi, continuent ce pénible voyage.

Sambreville-jemeppe Sur Sambre

Enregistrement pour les membres:

Kiwanis - Sambreville-jemeppe Sur Sambre Suivre Kiwanis: